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Communiquer avec la Communication NonViolente

  • Claire Turan
  • 18 janv. 2024
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 avr. 2024



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Elaboré par le psychologue américain Marshall Rosenberg, la CNV est un processus de communication permettant de favoriser la collaboration entre les personnes.


La CNV propose un changement de focale ; elle nous propose de concentrer notre attention là où nous avons le plus de chance de trouver ce que nous cherchons : nos besoins. Mais au-delà de nous proposer une nouvelle façon de communiquer, Marshall Rosenberg nous invite surtout à prendre la responsabilité de nos sentiments.

 

J’ai compris progressivement la CNV, et il me semble qu’on peut l’explorer en plusieurs temps. Au travers de ma formation au coaching et également de mon travail d’éditrice du livre Sam et le pouvoir des mots écrit par Marjorie Danna, j’ai tout d’abord compris l’apport considérable de la proposition qui nous est faite de nous connecter à nos besoins.


Puis c’est en relisant le livre fondateur de Marshall Rosenberg Les mots sont des fenêtres (ou parfois ce sont des murs ) que j’ai compris une proposition supplémentaire, et autrement plus difficile : celle de prendre la responsabilité de nos propres sentiments. Cela m’a d’abord semblé complexe, puis j’y ai vu un espace de liberté formidable.


Que ce soit en famille ou en entreprise, il me semble que la CNV peut nous apporter beaucoup, et je vais tenter de vous expliquer ce que j'en ai compris.



Comment « mal » communiquer


Le postulat de Marshall Rosenberg, c’est que la bienveillance est présente chez tous et que le langage est parfois un obstacle à cette bienveillance naturelle.


En effet, certaines façons de parler et certains modes de communication sont une entrave à la collaboration, voire incitent à des comportements violents.


Ces "mots qui créent de murs", Marshall Rosenberg les identifie dans les comportements suivants :  

  •  Faire des jugements moralisateurs : "Le problème avec toi, c’est que tu es feignant", "Ce n’est pas correct"...

  • Faire des comparaisons

  • Exprimer ses désirs sous forme d’exigence

  • Refuser sa propre responsabilité : "Il faut..." En effet, lorsque nous attribuons la cause de nos actes à des forces impersonnelles et vagues, aux autres, à la pression sociale... alors nous nions la responsabilité de nos actes.

"Nous sommes dangereux quand nous ne sommes pas conscients que nous sommes responsables de nos actes, de nos pensées et de nos sentiments"


communiquer avec la CNV


Marshall Rosenberg propose donc une façon de communiquer pour sortir de l’accusation et du langage « chacal » (« Tu qui tue »), et pour adopter un langage « girafe » (connecté à ses sentiments et besoins).


Ce langage « girafe » est résumé dans l’acronyme O S B D.


O comme « Observer sans évaluer »

La première proposition de la CNV est de séparer observation et évaluation.


Si nous évaluons et critiquons, notre interlocuteur risque de se fermer et nous avons peu de chances d’être entendus. Apprendre à observer sans évaluer n’est pas si simple et demande une certaine exigence. S’attacher à décrire les faits de façon objective en éliminant les opinions permet d’émettre des observations sur lesquelles les interlocuteurs peuvent se mettre d’accord.


S comme « identifier et exprimer ses sentiments »

Si nous sommes préoccupés par ce que les autres pensent que nous devrions faire ou dire, nous nous ne sommes plus en contact avec nous-mêmes. La CNV propose de nous connecter à nos sentiments, de les identifier et de les exprimer. Il est intéressant alors chercher aussi à élargir notre vocabulaire sur les sentiments.


B comme « Apprendre à identifier le besoin »

Les besoins sont les ressources qui sont nécessaires à la vie pour se perpétuer : besoins physiques (air, eau, nourriture, repos…) et aussi besoins psychologiques : compréhension, le soutien, l’honnêteté, le sens...


Lorsque nous parlons de nos besoins plutôt que des torts des autres, il devient beaucoup plus facile de trouver les moyens de satisfaire tout le monde.


D comme « Exprimer une demande »

 

La dernière composante de la technique de la CNV porte sur ce que nous voudrions demander aux autres pour que notre vie soit plus conforme à nos vœux. La CNV est bien une technique de communication qui vise à favoriser la collaboration.


Pour faire des demandes, de telle sorte que l’autre prenne plaisir à répondre à nos besoins, il est préférable d’utiliser un langage d’action positif, clair, concret et de demander un retour.


 

Assumer la responsabilité de ses sentiments

 

Lorsque la CNV nous propose d’identifier et exprimer nos sentiments, elle nous dit aussi que les actes d’autrui peuvent être un déclencheur mais jamais la cause de nos propres sentiments.


Prenons un exemple : vous avez écrit à une personne, qui ne vous a pas répondu. Votre sentiment peut être celui de la colère, du dépit, ou de la déception… Cependant la personne qui ne vous a pas répondu n’est pas responsable de votre sentiment ; elle est responsable de ses actes (ne pas vous répondre) et de son intention, mais pas de ce que cela génère chez vous, car cela vous appartient.


La CNV nous invite donc à accepter la responsabilité de nos propres sentiments. Nos sentiments proviennent de la manière dont nous choisissons de recevoir les actes et paroles des autres. Plutôt que d’en vouloir aux autres pour les sentiments que nous éprouvons, nous en acceptons la responsabilité en nous reliant à nos propres besoins, désirs, attentes, valeurs ou pensées.

 


Réagir aux PROPOS ACCUSATEURS

 

Ainsi lorsqu’on nous adresse des propos négatifs et accusateurs, il y a plusieurs manières de se comporter.

 

Nous pouvons nous sentir fautif. Par exemple si l’on nous dit "Tu es l’individu le plus égoïste que j’aie jamais connu", nous nous sentons visé, avec nos oreilles de chacal, et nous pourrions nous dire "J’aurais dû être plus sensible". Dans ce cas, nous acceptons le jugement de l’autre, nous nous adressons des reproches et nous ressentons de la culpabilité ou de la honte.

 

Nous pouvons aussi choisir de rejeter la faute sur l’autre. Dans ce cas, à la phrase ci-dessus, nous pourrions répondre "Tu es injuste ! Au contraire, je tiens toujours compte de toi, c’est toi qui es égoïste !"

 

On voit bien que ces deux façons de réagit génèrent des sentiments négatifs de part et d’autre et sont peu propices à la collaboration.

 

Deux autres façons de réagir, qui empruntent à la CNV, semblent plus propices au respect de soi et des autres et à l’épanouissement.

 

Dans un 1er temps, on pourra chercher à percevoir nos propres sentiments et besoins en nous connectant à nous-même.


Marshall Rosenberg conseille ainsi, dans son livre Les ressources insoupçonnées de la colère de nous poser cette question, lorsque nous sommes en colère : "Qu'est-ce que je suis en train de me dire qui me met en colère ?".


Dans le cas de l'accusation d'égoïsme ci-dessus, on pourra peut-être se dire "Je suis en train de me mettre en colère car je pense que me dis qu'il/elle ne reconnaît pas les efforts que je fais".


Cette connexion avec soi permettra dans un 2e temps de nous amener à essayer de comprendre et percevoir les sentiments et besoins de l’autre et de développer de l'empathie.

 



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